
La Manufacture nationale de Sèvres est l’une des principales manufactures de porcelaine européennes. La manufacture fut successivement, au fil des régimes politiques, manufacture royale, impériale puis nationale. Toujours en activité, la manufacture poursuit l’édition d’objets créés depuis 1740. Sa production est aussi largement orientée aujourd’hui vers la création contemporaine. Depuis 2010, elle forme, avec le Musée national de la céramique, la Cité de la céramique. Au sein de cet établissement, sa mission, identique depuis ses origines en 1740, est de produire des objets de céramique d’art selon des techniques artisanales, que ce soit des rééditions de modèles anciens ou bien des créations contemporaines. Elle assure la diffusion de sa production à la fois destinée aux besoins de l’État et à la vente commerciale et se charge de promouvoir la recherche technologique et artistique dans le domaine de la céramique. Ses créations se concentrent sur les pièces de haut de gamme, perpétuant un artisanat d’excellence qui néglige cependant la dimension industrielle de la production céramique. La manufacture organise en outre de nombreuses expositions dans le monde, et participe à de nombreux salons et foires d’art contemporain. En raison de sa réputation d’excellence et de son prestige, la manufacture a toujours su attirer les meilleurs artistes de son temps... Photos © Didier Raux – Texte Christian Charrière (92 Express) – Voir l’article PDF
Le début du processus se situe au moulin, bâtiment où sont entreposées les substances “basiques” que sont le kaolin, le feldspath et le quartz. Ces éléments basiques sont broyés par une machine nommée la marcheuse
La réserve des moules, dites “le magot”. Depuis le règne de de Louis XV, tous – ou presque – y sont !
La réserve des archives où sont entreposés tous les modèles en plâtre
Au centre de la Manufacture se dresse, le grand atelier où s’effectuent les opérations décisives. Le découpage-garnissage, l’ébauchage ou encore le calibrage
L’ébauchage et le calibrage des pièces
Le découpage et le garnissage. “Les rajouts sont posés et collée à l’objet avec une prudence infinie.”
Une autre curiosité de cette manufacture unique au monde est l’atelier de grand coulage où, réalisés d’après un modèle prototype – ces moules reçoivent la pâte de porcelaine liquide, la “Barbotine”, qui en se figeant, va former le corps de l’objet
Les modèles sont entreposés dans la réserve de grand moules
L’ émaillage par trempage, tout dépend du geste , l’objet ne doit pas rester plus de 3 secondes dans le bain de pegmatite et quartz broyés, assez pour que le liquide pénètre la matière poreuse de la pièce
Plusieurs fois, les pièces sont passées par le four à gaz, placées dans des “gazettes” – les pièces sont portées en quelques heures jusqu’à 1 360°
Paradoxe de la modernité, la plus ancestrale des méthodes de cuisson est toujours en activité à la Manufacture nationale de Sèvres
L’atelier de traitement des biscuits
Dans l’atelier de modelage reparage, sculpture directe de la porcelaine pour l’exécution d’une œuvre de Johan Creten
L’autre pôle de la manufacture est l’atelier de décoration, dit “le couloir des peintres”, où des artistes posent au pinceau les couleurs et les formes exigées par le modèle originel : le prototype est implacable
La salle des couleurs du laboratoire où est élaboré entre autre le fameux bleu de Sèvres
La manufacture de Sèvres, c’est aussi, un atelier montage-ciselure, avec une forge pour, le sertissage des bronzes
Un vase début XVIIIe
Deux cent cinquante années de tradition ininterrompue qui sont aussi deux cent cinquante années d’art contemporain