Autrefois impossible, naguère encore réservée à des spécialistes pointus, l’aquariophilie marine entre dans les foyers. Mais attention : pareil attrait pour le vivant exige patience, rigueur et humilité. Loin, très loin du bocal à poisson rouge, plongée sur une barrière de corail. Un premier bac d’eau douce à dix ans, plus tard trois cents litres dans cinquante mètres carrés de studio, puis le grand plongeon dans l’eau de mer, coraux compris – le parcours est assez classique : “L’expérience de l’eau douce renseigne sur les contraintes d’un aquarium mais n’est pas indispensable : elle peut même donner de mauvaises habitudes”. Pour faire simple, l’aquariophile récifal s’efforce de maintenir un équilibre délicat mais naturel de son écosystème, selon la méthode dite berlinoise, mise au point depuis une vingtaine d’année. Des pierres vivantes – c’est-à-dire colonisées par des micro-organismes – assurent discrètement le rôle indispensable de filtre biologique. L’écumeur extrait le gros des matières organiques indésirables avant qu’elles ne se dégradent. Un brassage puissant de l’eau et un éclairage aux ambitions solaires complètent l’ensemble. Photos Didier Raux – Source Didier Lamare (magazine 92 Express)