Sous ses aspects naturels, le marais audomarois cache son jeu. Quel visiteur se douterait que les rivières sur lesquelles il navigue sont en fait issues du travail acharné des hommes du marais, les “brouckaillers” et cela de façon certaine depuis le 12ème siècle ? La mise en valeur des terres du marais s’est faite progressivement sous l’impulsion des abbayes. Elle a nécessité de favoriser l’évacuation des eaux vers la mer ce qui a permis d’assécher progressivement les terres du marais. S’en est suivi le creusement des rivières « les wateringues » et des fossés « les watergangs ». En quelques siècles, le marais est passé d’un « marécage hérissé de forêts » à un marais organisé composé de plus de 15 000 parcelles de terre et d’eau parcouru de 800 kilomètres de canaux. En parallèle, les habitants du marais ont développé des outils afin de valoriser ces terres : deux bateaux en chêne, le bacove et l’escute, des outils pour creuser ou entretenir les canaux : grèpe, weslag, baguernette… Mais la grande particularité du marais reste d’avoir été mis en culture pour la production de légumes principalement dès le 12ème siècle. Certaines variétés de légumes ont traversé les siècles et font partie intégrante du patrimoine du marais. Photos © Didier Raux
Bateau traditionnel de l’audomarois, le bacôve est une embarcation à fond plat comportant un bordage à clin. Il servit notamment au transport des marchandises et de la spécialité de Saint-Omer : le chou-fleur !