Entreprise artisanale installée depuis la fin du XIXe siècle à Montrouge, le Papier d’Arménie vend chaque année deux millions de ses carnets vert et jaunes aux feuilles odorantes. La fumée parfumée fait toujours rêver…Il flotte dans la rue Morel à Montrouge la même odeur de vanille depuis 1885. Porté par le vent, le parfum du papier d’Arménie balaie d’un souffle d’Orient le pavé banlieusard, souvenir d’un temps où les caravanes venues d’Asie sillonnaient encore les hauts plateaux du Caucase : “Le papier d’Arménie est né à la fi n du XIXe siècle d’une rencontre entre un homme, Auguste Ponsot, et une tradition vieille de plusieurs siècles, raconte Mireille Schvartz, aujourd’hui gérante decette entreprise familiale…Photos © Didier Raux – Source Pascal Leroy (PDF magazine 92 Express)
Les larmes de benjoin, résine solidifiée du styrax. Sans ces paillettes aux reflets ambrés, produites dans les montagnes du Laos, pas de papier d’Arménie
la solution de benjoin, d’alcool et d’extraits de plante macérés
Le papier buvard est imprégné de la solution de benjoin, d’alcool et d’extraits de plante macérés. Le papier buvard, présentant l’avantage d’absorber le liquide d’un joli rouge cuivré sorti des cuves, tout en conservant l’odeur originelle du benjoin
Le support n’a jamais varié depuis l’invention du produit par Ponsot et Rivier, primé lors de l’Exposition d’hygiène de 1888 et de l’Exposition universelle organisée à Paris l’année suivante. Ensuite, on le fait sécher sur des claies d’imprimeur avant de le plonger dans les bacs à parfum, de l’égoutter et de le passer dans une étuve.
Découpe et façonnage des feuilles de papier d’Arménie. Les rames de papier imprégné doivent encore vieillir six mois avant de pouvoir être découpées, façonnées puis commercialisées.
Aujourd’hui, il se vend chaque année en France et dans le monde deux millions d’unités de ces petites pochettes de carton vert et jaune
Le papier d’Arménie, dont la formule n’a jamais changé depuis…