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La valise mexicaine

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Les négatifs de Capa, Gerda Taro et David Seymour dit Chim miraculeusement sauvés. C’est une histoire comme on n’oserait en imaginer : romanesque, romantique, politique et historique, pleine de rebondissements, de personnages de l’ombre, de volontés contrariées. Une histoire qui a, en sus, le mérite de bien finir. En 2008, quelques mois avant sa mort, Cornell Capa découvre enfin la « valise mexicaine » de son frère Robert, qu’il a cherchée en vain pendant plus de 60 ans : plusieurs dizaines de rouleaux de pellicule, bien rangés dans les loges de deux boîtes de carton et qui couvrent le travail de Capa, Gerda Taro et Chim pendant la guerre d’Espagne. Les Rencontres d’Arles exposent pour la première fois en Europe ces photographies et s’offrent carrément une première européenne avec le documentaire que la Mexicaine Trisha Ziff – elle-même partie prenante de leur résurrection – leur a consacré. Source Le Point – Photos © DR – Voir la vidéo en bas de l’article

 

 

 

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Dirigée par Cynthia Young, conservatrice des archives de Robert et Cornell Capa (ICP, New York), l’édition de La Valise mexicaine, sous forme d’un ouvrage en deux volumes, présente l’intégralité des films miraculeusement retrouvés ainsi que les documents d’époque (journaux, magazines, revues) qui permettent de restituer l’importance historique de cette somme iconographique. De nombreux textes et analyses critiques, rédigés par les meilleurs spécialistes et chercheurs des différentes disciplines convoquées, éclairent de façon approfondie les différents aspects et problématiques que soulèvent la découverte de ces milliers d’images et la vie fascinante de leurs remarquables auteurs : Capa, le fonceur, Taro, l’intrépide et Chim, le réfléchi…

 

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Pendant 70 ans on a pisté la valise dans laquelle le photographe Robert Capa avait rangé les milliers de négatifs des photos prises pendant la guerre d’Espagne

 

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Robert Capa et Gerda Taro

 

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« La valise mexicaine n’est pas seulement une découverte. Elle est la résurrection de toute une époque », affirme l’un des témoins interrogés par la réalisatrice. C’est cette mise en relation que construit, avec subtilité, le documentaire : les pérégrinations des négatifs, qui prennent en 1940 la route du sud de la France avant de traverser l’Atlantique aux mains de l’ex-ambassadeur du Mexique à Vichy, rejouent le trajet de tout un peuple de réfugiés. Avec d’autant plus d’acuité qu’ils sont fruits du travail de trois jeunes photographes, communistes, juifs et exilés. Leur subite redécouverte, de même, est emblématique du travail que mène l’Espagne contemporaine pour exhumer (au sens propre comme au figuré) les vestiges d’une guerre civile mise sous le boisseau pendant des décennies de franquisme. L’ensemble n’est pas seulement émouvant. Il est incisif, et il parvient à poser simplement des questions qui, aujourd’hui encore, gênent aux entournures. Celle de l’ascendant de Capa sur ses deux compagnons n’est pas des moindres : dans l’affaire « valise mexicaine », « l’Indiana Jones du photoreportage » pourrait perdre une ou deux plumes. La « valise mexicaine » montre en effet aussi l’injustice faite à Taro et Chim, dont les travaux, moins reconnus, ont parfois été absorbés par l’oeuvre de Capa. Fouiller dans les mémoires ne va pas sans écueils.