Le savoir-faire sert de trait d’union entre présent et passé. C’est le cas sur ce chantier, où une entreprise spécialisée dans le Staff et le Stuc a eu la mission de créer de toutes pièces, entre un rez-de-chaussée et un premier étage, un escalier situé dans le prolongement d’un ouvrage existant. Un siècle sépare la re-construction de la partie de l’escalier du rez-de-chaussée et premier étage, de celle pré-éxistante à partir du second étage. Au terme du chantier, impossible, même pour un oeil averti, de voir la différence…Retrouver les couleurs et les veinages exacts du stuc marbre d’origine : un travail d’artiste, réclamant des compétences de coloriste et de compositeur, qui comme sur une palette de peintre commence par le délicat mélange de différents pains de couleurs. La pose et les effets de matière sont ensuite réalisés grâce au Guillaume et à la Berthelet, qui permettent au stucateur de tailler le panneau, de couper et d’égaliser les angles. Principal défi relevé par ses compagnons : retrouver la nuance exacte du stuc marbre de l’escalier d’origine, datant de la fin du XIXème siècle, et reproduire à l’identique corniches, moulures et plafonds, afin qu’aménagements anciens et récents se confondent. Photos © Didier Raux
Retrouver les couleurs et les veinages exacts du stuc marbre d’origine : un travail d’artiste, réclamant des compétences de coloriste et de compositeur
Comme sur une palette de peintre commence par le délicat mélange de différents pains de couleurs. La pose et les effets de matière sont ensuite réalisés grâce au Guillaume et à la Berthelet, qui permettent au stucateur de tailler le panneau, de couper et d’égaliser les angles. Photos © Franck Lecomte et Didier Raux
Un siècle sépare la re-construction de la partie de l’escalier du rez-de-chaussée et premier étage, de celle pré-éxistante à partir du second étage
Au terme du chantier, impossible, même pour un œil averti, de voir la différence
Le « stucateur » a retrouvé la nuance exacte du stuc marbre de l’escalier d’origine
En se basant sur un croquis réalisé ici à partir d’un panneau existant, le stucateur effectue d’abord son mélange à base de plâtre fin, de colle et de pigments colorés. Les veinages caractéristiques du marbre sont obtenus par le mélange de pains de couleurs et grâce à l’oeil et au coup de main de l’artisan-compositeur, qui lors de la découpe et de la pose veille à l’harmonie et à la re-création des motifs et des formes. C’est ensuite la taille de la matière à même le mur, à l’aide de la Berthelet et du Guillaume, qui laisse apparaître le veinage du stuc. Un véritable travail de restauration et de composition, réclamant minutie etsens artistique, qui rend impossible de faire aujourd’hui la différence dans cette cage d’escalier entre les parties réalisées par les artisans de la Belle Époque et celles reconstituées par leurs descendants du XXIème siècle. Explication : le stucateur doit son nom au stuc, mélange de plâtre fin, de colle, de colorants et parfois de poussières de craie ou de marbre. Il est spécialisé dans les anciennes techniques des enduits qui recréent la pierre brute (stuc pierre), ou le marbre (stuc marbre). Celui qui connaît l’art de créer l’aspect du marbre, ou de reconstituer un stuc ancien aux teintes et veinages près, est un compositeur. Il maîtrise un art. Du marbre au stuc, ce n’est pas l’œil qui fait la différence, mais le toucher. “Rester de marbre”, c’est rester froid, or sous la main, le plâtre, devenu stuc marbre, reste toujours chaud et vivant.