Le caractère et l’identité du quartier sont étroitement liés à l’histoire et au développement de Paris au cours des trois derniers siècles. Ce quartier est né de la poussée de la ville pour sortir du tracé de son enceinte. Il s’est développé au gré des spéculations de l’Ancien Régime et de la volonté de policer et d’embellir la ville : arasement des buttes, trouée de l’avenue de l’Opéra. Celle-ci a scindé en deux cette partie de territoire : tout l’ouest du quartier appartient déjà au monde de la boutique, des sièges de banques et assurances. En revanche, à l’est de la grande avenue, quartier littéraire et de théâtres s’il en est, les rues étroites qui entourent l’auguste monument ont gardé la mémoire des artistes, écrivains ou hommes de théâtre, qui ont aimé fréquenter ces lieux. Photos © Didier Raux – Voir le plan en bas de l’article. Pour en savoir +
Galerie Vivienne
Entrées : 4, rue des Petits Champs/ 5-7, rue de La Banque/6, rue Vivienne. Longue de 176 mètres.
Maître Marchoux, notaire, souhaitait construire la plus belle galerie couverte de Paris. Il fit alors appel à l’architecte Delannoy, formé à l’école de l’Empire
Celui-ci associa pilastres, arcs et corniches, aux différents symboles de la réussite, de la richesse et du commerce
La mosaïque du sol est l’œuvre de Giandomenico Facchina
La galerie fut inaugurée en 1826. Elle attira nombre de chalands grâce à ses boutiques de tailleur, bottier, marchand de vin, restaurateur, libraire, mercier, confiseur…
À partir du second Empire, la galerie perdit un peu de son attrait avec le déménagement des commerces prestigieux vers la Madeleine et les Champs Élysées. Mais de vieilles maisons telle la librairie Siroux (1828) s’y trouvent encore
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La Galerie Véro-Dodat
Entrées : 19, rue Jean-Jacques Rousseau/2, rue du Bouloi. Longue de 80 mètres.
En 1826, deux charcutiers, Véro et Dodat, décidèrent de construire une galerie entre les rues du Bouloi et Jean-Jacques Rousseau. Elle fait partie de l’ensemble de passages nés dans l’environnement immédiat du Palais Royal auquel ils ont emprunté le nom de “galerie”
Les matériaux ont été choisis pour leur luxe : cuivre pour les menuiseries des boutiques, comme celui des boutiques du Palais Royal, bois imitant l’acajou pour leur devanture. Enfin luxe suprême, des toiles marouflées ornent les plafonds des parties non vitrées
Alfred de Musset fréquenta quelque temps ces lieux où il venait voir la célèbre comédienne Rachel qui y résidait
Elle possède une belle ordonnance qui plus que jamais crée une illusion de profondeur grâce à la trame diagonale des dalles en marbre noir et blanc sur le sol et la façade continue des boutiques
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Passage des 2 Pavillons
Entrées : 6-8, rue de Beaujolais/ 5, rue des Petits Champs, long de 33 mètres
Il a été bâti en 1820 par le comte Dervilliers pour relier la rue de Beaujolais à la rue des Petits Champs. Il doit son nom aux deux pavillons qui l’encadrent
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Galerie Colbert
Entrées : 6, rue des Petits Champs/ 2-4, rue Vivienne
L’architecture de la galerie inspira de nombreux architectes de toute l’Europe : le principe de la rotonde a été souvent retenu quand il s’agissait de croiser des allées dans une galerie. La Bibliothèque nationale racheta la galerie
En 1826, la société Adam et Compagnie acheta à l’État un ancien hôtel, construit par Louis Le Vau, ayant appartenu à Colbert, puis au régent Philippe d’Orléans. La Caisse de la dette publique avait ses locaux dans l’immeuble