
Les dernières étapes de la construction de la Sagrada Família appochent, la “tour de Jesús”, la plus haute de tout le temple conçu par Gaudí. Cette tour portera l’édifice à une hauteur de 172 mètres, modifiant ainsi le paysage urbain de Barcelone. Gaudí avait établi que la basilique ne devait pas dépasser la hauteur des montagnes environnantes, considérant qu’aucune œuvre humaine ne devait surpasser celle de Dieu. Cependant, cette restriction de l’architecte n’empêchera pas la Sagrada Família de devenir le bâtiment le plus haut du centre urbain de Barcelone, n’étant surpassée que par la tour de Collserola (288 mètres de hauteur). L’achèvement de cette tour marquera “l’une des étapes les plus importantes” de la construction. Cette avancée permettra d’apprécier pleinement la monumentalité de l’édifice, qui demeure une référence majeure du modernisme catalan et l’un des monuments les plus visités d’Europe. La mise en place de la partie finale : le terminal de la croix. Cette croix mesurera 17 mètres de hauteur et 13,5 mètres de largeur, avec quatre bras recouverts de verre et de céramique émaillée blanche. Bien que cette étape semble relativement simple, elle implique l’utilisation de divers matériaux et techniques, ce qui prolongera la durée des travaux. Malgré cette complexité, la Junta Constructora de la Sagrada Família prévoit d’inaugurer la tour en 2026 au plus tard. Photos © Didier Raux
Le chef-d’œuvre inachevé de l’architecte catalan Antonio Gaudi, a ouvert ses portes au culte fin 2008, 126 ans après le début de sa construction
Comme un objet qui s’anime, le bâtiment prit un tour de plus en plus délirant au fur et à mesure de l’avancée du chantier
“Lorsqu’il y a 26 ans j’ai accepté de diriger les travaux de la Sagrada Familia, je n’aurais jamais imaginé pouvoir avancer autant en si peu de temps”, confie l’architecte Jordi Bonet. Certes, la basilique qui a été consacré en 2008 est encore en chantiermais pour la première fois, les constructeurs envisagent un terme, fixent une date de la fin des travaux. L’immense projet d’Antoni Gaudi pourrait être terminé en 2026, cent ans après la mort de l’architecte catalan. Deux raisons expliquent l’optimisme de l’archevêché et de ses bâtisseurs. D’une part, les architectes disposent aujourd’hui de technologies nouvelles qui permettent d’accélérer considérablement la cadence. D’autre part, la fondation en charge des travaux bénéficie d’une manne en croissance constante : les tickets d’entrée des touristes et des pèlerins qui chaque année viennent en masse visiter le monument le plus emblématique de la capitale catalane. Les visiteurs versent chaque année environ 17 millions d’euros en acquittant un droit d’entrée. Mais aujourd’hui, ces aides ne proviennent plus seulement des Catalans, mais du monde entier». “Je vieillirai, mais d’autres suivront mes pas”, avait prophétisé Gaudi, enterré aujourd’hui dans la crypte de son chef-d’œuvre. À 85 ans, son dernier successeur se montre plus obstiné encore. “Je continuerai tant que ma santé me le permettra”, dit Jordi Bon